On l’annonce depuis septembre dernier : une sévère crise alimentaire se prépare au Sahel. Cependant, plus tôt encore et plus durement qu’on ne l’attendait, la région du Kanem, au Tchad, a basculé en phase d’urgence. Dans les pays voisins, les indicateurs continuent à se dégrader.
1900 enfants malnutris admis dans les centres nutritionnels ACF en février, soit le triple de l’an dernier à la même époque: c’est le constat alarmant que font les équipes d’ACF dans la région du Kanem. Aussi inquiétant que le nombre d’enfants admis, l’état critique dans lequel ils parviennent aux structures de santé est lui aussi un indicateur de la dégradation rapide de la situation dans la région.
« Il y a encore quelques semaines, nous avions très peu de décès, témoigne Clémence Malet, nutritionniste à Mao (Kanem). Aux mois de novembre-décembre, les enfants qui arrivaient dans les centres étaient malnutris mais ils étaient dans un état qui nous permettait de les traiter sans trop de complications; Aujourd’hui, on a des enfants qui arrivent dans un état de malnutrition tellement avancé qu’on ne peut pas toujours les sauver. Beaucoup décèdent en route vers le centre, chose qu’on avait très rarement les mois passés. »
Le Kanem est une région particulièrement pauvre dans un pays structurellement fragile. Au Tchad, un enfant sur 20 meurt avant l’âge d’un mois, un sur dix avant l’âge d’un an. Au Kanem, plus particulièrement, plus de 60% de la population vit dans un état d'insécurité alimentaire. Dans ce contexte, la crise qui vient frapper cette année les populations déjà affaiblies par la crise alimentaire de l’été 2010 est dramatique. D’autant plus que l’instabilité régionale actuelle rend impossible un mécanisme essentiel d'adaptation : les échanges et la migration vers deux pays voisins, la Libye et le Nigéria. Le manque à gagner est conséquent : suite à la crise lybienne, les familles ont perdu en moyenne 20% de leur revenu, et parfois beaucoup plus. «Tous les 4 ou 5 mois, nos maris nous envoyaient l’équivalent de près de 400 euros. Maintenant nous ne disposons plus de ces sommes et il y a des personnes en plus à nourrir, » témoigne une habitante du petit village de Barrah, qui a ainsi vu revenir de Libye 120 de ses habitants.
Une course contre la montre
Au Kanem, la période de soudure (période pendant laquelle les greniers sont vides entre l'épuisement d'une récolte et la suivante) a commencé avec deux mois d'avance. Beaucoup de familles n’ont plus de stocks depuis des semaines. Au total il est aujourd’hui nécessaire d’acheminer 90 000 tonnes de vivres au Tchad. Si certains acteurs comme l’Union européenne (via ECHO, Service d'Aide Humanitaire de la Commission européenne) sont mobilisés, les ressources sont loin d’être suffisantes. Pour répondre à l'urgence de la situation, Action contre la Faim, en coordination avec les organisations humanitaires présentes dans le pays, lance dès le mois de mars son programme de distribution alimentaire. Elle entend prendre en charge plus de 20 000 enfants au Kanem et dans la province voisine, le Bahr el Gazal.
-> Urgence Sahel, Action contre la Faim
Des vidéos du terrain, témoignages et interviews sonores sont disponibles sur
http://www.newscastwire.com/fr/org/ACF?event=319 ou clionnet@actioncontrelafaim.org 01 43 35 82 37Appel urgent à une action rapide au Sahel frappé par la sécheresse
La communauté humanitaire a appelé à une action rapide pour éviter une catastrophe majeure dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest
-> PAM, Programme Alimentaire Mondial
1900 enfants malnutris admis dans les centres nutritionnels ACF en février, soit le triple de l’an dernier à la même époque: c’est le constat alarmant que font les équipes d’ACF dans la région du Kanem. Aussi inquiétant que le nombre d’enfants admis, l’état critique dans lequel ils parviennent aux structures de santé est lui aussi un indicateur de la dégradation rapide de la situation dans la région.
« Il y a encore quelques semaines, nous avions très peu de décès, témoigne Clémence Malet, nutritionniste à Mao (Kanem). Aux mois de novembre-décembre, les enfants qui arrivaient dans les centres étaient malnutris mais ils étaient dans un état qui nous permettait de les traiter sans trop de complications; Aujourd’hui, on a des enfants qui arrivent dans un état de malnutrition tellement avancé qu’on ne peut pas toujours les sauver. Beaucoup décèdent en route vers le centre, chose qu’on avait très rarement les mois passés. »
Le Kanem est une région particulièrement pauvre dans un pays structurellement fragile. Au Tchad, un enfant sur 20 meurt avant l’âge d’un mois, un sur dix avant l’âge d’un an. Au Kanem, plus particulièrement, plus de 60% de la population vit dans un état d'insécurité alimentaire. Dans ce contexte, la crise qui vient frapper cette année les populations déjà affaiblies par la crise alimentaire de l’été 2010 est dramatique. D’autant plus que l’instabilité régionale actuelle rend impossible un mécanisme essentiel d'adaptation : les échanges et la migration vers deux pays voisins, la Libye et le Nigéria. Le manque à gagner est conséquent : suite à la crise lybienne, les familles ont perdu en moyenne 20% de leur revenu, et parfois beaucoup plus. «Tous les 4 ou 5 mois, nos maris nous envoyaient l’équivalent de près de 400 euros. Maintenant nous ne disposons plus de ces sommes et il y a des personnes en plus à nourrir, » témoigne une habitante du petit village de Barrah, qui a ainsi vu revenir de Libye 120 de ses habitants.
Une course contre la montre
Au Kanem, la période de soudure (période pendant laquelle les greniers sont vides entre l'épuisement d'une récolte et la suivante) a commencé avec deux mois d'avance. Beaucoup de familles n’ont plus de stocks depuis des semaines. Au total il est aujourd’hui nécessaire d’acheminer 90 000 tonnes de vivres au Tchad. Si certains acteurs comme l’Union européenne (via ECHO, Service d'Aide Humanitaire de la Commission européenne) sont mobilisés, les ressources sont loin d’être suffisantes. Pour répondre à l'urgence de la situation, Action contre la Faim, en coordination avec les organisations humanitaires présentes dans le pays, lance dès le mois de mars son programme de distribution alimentaire. Elle entend prendre en charge plus de 20 000 enfants au Kanem et dans la province voisine, le Bahr el Gazal.
-> Urgence Sahel, Action contre la Faim
Des vidéos du terrain, témoignages et interviews sonores sont disponibles sur
http://www.newscastwire.com/fr/org/ACF?event=319 ou clionnet@actioncontrelafaim.org 01 43 35 82 37Appel urgent à une action rapide au Sahel frappé par la sécheresse
La communauté humanitaire a appelé à une action rapide pour éviter une catastrophe majeure dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest
-> PAM, Programme Alimentaire Mondial